Q uelque 500 enfants, issus des classes
de 3e, 4e, 5e et 6e année primaire des écoles de
Chaumont-Gistoux, face à une quinzaine d'anciens
combattants, prisonniers de guerre et prisonniers
politiques habitant la commune d'André Demoulin.
Choc des générations et poids des mots. Compréhension
et émotion. La rencontre de ce vendredi n'aura laissé
que des vainqueurs sur le champ du souvenir. Vainqueurs,
les enfants qui, après avoir visité le Musée de Bastogne
ou de Breendonck et découvert la portée du sacrifice de
nos aînés, ont lu les messages de remerciement, de
résolution et d'espoir, conçus avec l'aide de leurs
professeurs de religion et de morale. Vainqueurs aussi
les vétérans qui ont vu que le relais de la tolérance et
de la démocratie était en de bonnes mains et se sont
réjouis de la présence autour d'eux d'une jeune
génération motivée.
Je voudrais évoquer la mémoire de tous les enfants
qui ont trouvé la mort dans cette guerre, a lancé
Raymond Itterbeek, l'un des quatre derniers prisonniers
politiques habitant la commune. Les enfants
handicapés allemands que les nazis ont assassinés parce
qu'ils ne pouvaient souffrir une imperfection dans leur
race. Les enfants abattus sur les routes lors de
l'exode, ceux qui ont péri dans les bombardements, que
ce soit en Angleterre ou Allemagne, les enfants juifs
gazés dans les camps...
C'est pour se souvenir d'eux et de bien d'autres que
la commune, particulièrement bien inspirée à
Chaumont-Gistoux, a fait planter un arbre de la paix
dans le parc communal. Un arbre autour duquel les
enfants ont déposé un galet, symbole de résistance aux
temps et intempéries. Sur chacun de ceux-ci, un petit
mot significatif :
paix-liberté-justice-amour-joie-merci-merci-
merci...
Autre lieu, autre hommage. Sur une plaquette
fraîchement vissée sur le mur de l'église, non loin du
Monument aux morts, le passant saura désormais qu'il
traverse la place du Souvenir, nouvelle appellation de
la place de l'Eglise. Soixante ans après,
Chaumont-Gistoux se souvient.