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Le père Emmanuel Hanquet nous écrit:

L'INTERRUPTEUR PRINCIPAL

traduction par "Google translate"

Au cours du deuxième hiver au camp, nous, les 12 pères catholiques restés au camp, vivions dans le bloc 56.

Nous avions l'habitude de célébrer la messe très tôt le matin. Il nous fallait de la lumière vers 6:30 heures et ce pendant une heure et demie avant de vaquer à nos occupations journalières dans le camp. Nous avions aussi remarqué que le garde japonais allait journellement dans la cabine d'électricité — située à une cinquantaine de mètres de notre bloc — pour actionner l'interrupteur principal du camp vers 7 heures du matin. En effet, cette manœuvre basculait l'électricité des fils de fer barbelés du mur d'enceinte vers le système d'éclairage du camp.

Ayant absolument besoin de lumière avant cette heure, le père Palmers et moi avions décidé de nous rendre à la cabine dont la porte était habituellement laissée à demi ouverte et d'allumer l'interrupteur afin d'éclairer tout le camp une demi-heure avant l'heure.

Pendant quelques semaines, ça a bien fonctionné. Un jour le père Palmers était de corvée et le lendemain c'était mon tour. Tout s'est bien passé jusqu'au jour où j'ai vu le père Palmers, les joues rouges et hors d'haleine, revenir en hâte à notre bloc, disant que les Japonais le poursuivaient. En fait, un peu plus tard, ils sont venus dans notre bloc pour demander le coupable. Le père Palmers a été conduit au poste de garde situé à l'entrée du camp. Les Japonais ont commencé à lui crier dessus et voulaient le torturer. Le père Palmers est resté stoïque. Ils lui ont mis des baguettes entre les doigts et, tout en s'appuyant sur la main, ont déplacé les baguettes de façon sournoise.

Après cela, ils l'ont emmené à la prison où il a dû rester un ou deux jours. Depuis ce jour-là, nous n'avons plus jamais eu de lumière avant sept heures du matin, précises. Il n'y avait plus de volontaire pour faire une autre tentative.

E. Hanquet.

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